Théorie - ZAC Lucilline et ZAC Bercy
Concernant mes interrogations sur le cadre réglementaire de la ZAC, j’ai finalement trouvé un moyen de le mettre en critique. Consciente que ce procédé de faire la ville nie les notions d’échelle et de temporalité (lire dans le message du 16/05), j’ai trouvé dans l’ouvrage d’Olivier Chadoin, Etre architecte : les vertus de l’indétermination, le moyen de confronter la ZAC Lucilline à une autre ZAC, celle de Bercy, dont le processus de conception est radicalement différent.
Comme nous l’avons vu, le système d’acteur et le processus d’édification de la ZAC sont quelque peu problématiques à Rouen : le plan Devillers (maîtrise d’œuvre urbaine) ne suit pas les indications du plan de Revert (mandat d’étude) déjà intégré dans le PLU. Le maire P. Albertini a décidé de suspendre ce projet qui dérange en vue des élections municipales. De plus, le tracé de l’espace public n’est pas pensé en relation avec les projets voisins du nouveau pont. Les rives droite et gauche sont conçues séparément sans aucune cohérence urbaine ; la fabrique de la ville est atomisée en divers projets autonomes.
Au contraire, la ZAC de Bercy a été dirigée par un véritable chef d’orchestre : Jean Pierre Buffi. Il était en charge de rédiger un règlement urbain capable de créer une cohérence urbaine, et aussi de permettre à chaque architecte de lot de laisser libre cours à sa propre conception architecturale. Son croquis présenté ici est l’illustration de ce principe de conception. C’est précisément ce genre de cadre formel qui manque au projet de Rouen.
Comme nous l’avons vu, le système d’acteur et le processus d’édification de la ZAC sont quelque peu problématiques à Rouen : le plan Devillers (maîtrise d’œuvre urbaine) ne suit pas les indications du plan de Revert (mandat d’étude) déjà intégré dans le PLU. Le maire P. Albertini a décidé de suspendre ce projet qui dérange en vue des élections municipales. De plus, le tracé de l’espace public n’est pas pensé en relation avec les projets voisins du nouveau pont. Les rives droite et gauche sont conçues séparément sans aucune cohérence urbaine ; la fabrique de la ville est atomisée en divers projets autonomes.
Au contraire, la ZAC de Bercy a été dirigée par un véritable chef d’orchestre : Jean Pierre Buffi. Il était en charge de rédiger un règlement urbain capable de créer une cohérence urbaine, et aussi de permettre à chaque architecte de lot de laisser libre cours à sa propre conception architecturale. Son croquis présenté ici est l’illustration de ce principe de conception. C’est précisément ce genre de cadre formel qui manque au projet de Rouen.
D’autre part, la place et le rôle qui sont donnés à l’architecte à Bercy sont bien plus riches qu’à Rouen : véritable architecte de la ville, il lui insuffle une énergie. Ce travail légitime son existence : la vision globale du projet et l’autorité qu’il détient le placent en pièce maîtresse et indispensable du projet. Sur Lucilline, l’architecte fait pâle figure : la taille de la ZAC et ce plan intégré trop tôt au PLU dénigrent le rôle de l’architecte ; il sera sans doute que façadiste…
Aussi, cette comparaison risque d’être intéressante et constructive car les caractéristiques générales (morphologie du site) et les enjeux du projet sont assez similaires.
Dans les deux cas, l’idée est d’étendre un centre historique trop nombriliste vers des anciens quartiers industriels en friche. La question de la trace et de la mémoire est en jeux sur les deux terrains, impliquant plus ou moins de démolitions.
Le problème des infrastructures se pose aussi pour les deux exemples : à Paris, l’autoroute des bords de Seine coupe le site du fleuve. A Rouen, l’avenue Fernand de Lesseps, le sixième franchissement et la très passante avenue du Mont Riboudet contraignent le quartier de façon similaire. Le rapport au fleuve et au paysage peut être une problématique commune.
Aussi, cette comparaison risque d’être intéressante et constructive car les caractéristiques générales (morphologie du site) et les enjeux du projet sont assez similaires.
Dans les deux cas, l’idée est d’étendre un centre historique trop nombriliste vers des anciens quartiers industriels en friche. La question de la trace et de la mémoire est en jeux sur les deux terrains, impliquant plus ou moins de démolitions.
Le problème des infrastructures se pose aussi pour les deux exemples : à Paris, l’autoroute des bords de Seine coupe le site du fleuve. A Rouen, l’avenue Fernand de Lesseps, le sixième franchissement et la très passante avenue du Mont Riboudet contraignent le quartier de façon similaire. Le rapport au fleuve et au paysage peut être une problématique commune.
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